Présenté par Virginie

Alain, le pantone de ma vie. Il est le Peter Pan des temps modernes. Grand indépendant, qui adore la vie de famille, père merveilleux, il colore la vie de ses filles. Alain est un être aérien, qui a le sens du beau et du petit plus qui égaie les journées. Passionné par son métier de prof d’arts visuels, il sait sortir du cadre pour envoler une classe, casser les murs et transmettre l’art avec toute l’énergie qui le caractérise.
Il suffit de refaire le monde avec lui et de regarder ses doigts courir sur les touches du piano pour se dire que cet homme est extraordinaire. Mon extraordinaire.

Interview

Pour qui votre premier sourire de la journée ?

Le ciel du matin, la découpe singulière du Jura d’ici, le café nicotiné servi dans un joli petit pot de Nina.

Rat des villes ou rat des champs ?

Rat Duchamp. Pour l’humour mal compris, l’inconvenance irrévérencieuse d’avant-garde.

Si vous regardez par la fenêtre que voyez-vous ?

Aahhh… Jura tant aimé !… Epicéa, mi amor…

Qu’est-ce qui rend votre ordinaire extraordinaire ?

A l’école, l’impossible est… réalisable, même avec trois bouts de ficelle et des couleurs. Ce job, entre le creux des rêves et les défis humains épuisants. J’ai une chance dingue d’évoluer dans cette espèce de monde parallèle qui parasite en douceur les murs des couloirs, les esprits des têtes blondes ou bleues.

Que faites-vous de votre vie ?

Je procrastine, flaire les bonnes humeurs, les petites joies, m’embrouille, essaie d’apprendre de mes erreurs, m’évade dès que possible, même sans m’en rendre compte… Je guette l’instantané, « l’arrêt sur demande »… qui donne à respirer un autre réel.

Quelles activités occupent votre quotidien ?

Transmetteur d’enthousiasme à la création aux grands élèves de l’Ecole vaudoise.

Réussissez-vous à vivre de vos passions ou à faire vivre vos passions ?

Ptête ben que oui…

Le talent que vous aimeriez pouvoir amplifier ?

Il me semblait être doté d’un bon sens de la communication. Je fais souvent tout faux et aimerais tant apprendre à mieux les utiliser, ces mots, nom detchou !

La rencontre ou l’événement qui a tout changé ?

Dans une période de ma vie très sombre et compliquée, chanter des cantates de Bach fut pour moi comme l’ouverture d’une grande porte sur le monde. Infini. Comme un levier qui permet de basculer l’univers – sans rien casser – et d’intégrer une autre couche de la réalité.
Et les rencontres avec Virginie-Nine-Nina : La Femme, ma Bienaimée, mystères, pelote de laines, machine à Tinguely, fulgurances. Mon autre.
Et Dieu : dedans, dehors, toujours.

La chose la plus extraordinaire que vous ayez accomplie ?

Alors jeune instituteur pas sec derrière les oreilles, on avait fait tourner deux machines à popcorn dans notre classe, pour les vendre à la récréé…
O le souvenir de cette odeur-là ! C’était presque rien, ce ptit grillé dans l’air, les jours suivants mais tout avait changé.

La chose extraordinaire que vous rêvez de réaliser ?

Une bande dessinée (tout est écrit) qui raconte la résistance d’une communauté villageoise de l’arrière-pays face aux hordes de morts-vivants infectés.

Chat, chien ou poisson rouge ?

Une colonie de sticks Findus empilés façon Jenga, au centre d’une peau de zèbre. Rien d’autre, dans le salon.

Avec une baguette magique pour la planète, que faites-vous ?

Plus aucune arme. Et le désir impérieux, biologique, chez chacun, de partager.
Les guerres, s’il doit y en avoir encore, se jouent au croquet (deux manches gagnantes), à guichets fermés, comme un grand rituel mystique… Non, c’est nul, plutôt l’incapacité physique, psychique à faire du mal à un autre habitant de la Terre.

La personne extraordinaire que vous aimeriez retrouver là-haut ?

Le Nazaréen (encore quelques points à éclaircir. Et des questions) et Thelonious Monk.

L’oeuvre qui nous parlerait un peu de vous (livre, chanson, musique, tableau, etc.) ?

Beethoven, triple concerto. Pour le déséquilibre apparent entre toutes les portions d’un grand machin génial. La justesse, la vitalité de chaque phrase.

Le lien sur lequel vous aimeriez nous faire cliquer ?

Charlie Hebdo, 1 mois après : Nicolas Bedos en colère, Patrick Pelloux ému.

Qu’est-ce qui fait d’un rendez-vous un moment extraordinaire ?

Parfois, et c’est un petit miracle, c’est comme si on se décidait à monter à bord du même petit bateau (coquille de noix de Yok Yok… pour les vieux qui s’en souviennent)… on est ici et déjà ailleurs.

Quel âge a votre âme ?

Quatorze ans et demi.

Ce que vous aimeriez que l’on retienne de vous ?

Des petits morceaux de bienveillance. A gogo.

Passage de témoin

Pour que l’histoire continue, à quelle personne extraordinaire aimeriez-vous passer le témoin et pourquoi ?

Christian Danthe, mon médecin de famille maintenant à la retraite, penseur, philosophe, céramiste, dont la compréhension du monde et des humains m’ont souvent éclairé avec humour et le recul qu’il fallait sur ma vie…