Présenté par Olivier Clerc
J’ai connu Jean-Yves Revault en 1998, lorsque j’étais directeur littéraire des Editions Jouvence, à Genève. J’ai eu la joie de publier son livre « L’accompagnant », sur l’accompagnement des personnes en fin de vie : un vrai bijou de livre, d’une grande richesse, que je continue de recommander vivement.
Puis, j’ai découvert « Dis, c’est quoi ton chagrin ? », l’un de ses nombreux romans, qui m’a profondément ému. A lire, à relire et à faire lire !
Quelques années plus tard, encore, j’ai participé au processus d’édition de son livre « Les 7 démons sur le chemin du pardon » qui relate son pèlerinage jusqu’à Jérusalem (après avoir déjà fait celui de Compostelle, qui avait donné naissance à un autre ouvrage). J’ai aussi invité Jean-Yves à participer aux premières Journées du Pardon, au Val de Consolation, en 2012.
Mais plus encore que ses livres, c’est l’homme que j’apprécie beaucoup, qui est devenu un ami et dont j’estime grandement le cheminement, le parcours intérieur et extérieur. Jean-Yves est quelqu’un qui gagne à être connu, et je forme le vœu que cette interview y contribue à sa manière !
Interview
Pour qui votre premier sourire de la journée ?
Pour moi-même puisque je vis seul. Ce n’est pas du narcissisme mais de l’auto-encouragement.
Rat des villes ou rat des champs ?
Les deux, puisque je vis au quotidien au cœur d’un village, mais je possède aussi une cabane perdue en pleine nature, située au bord d’une rivière nommée La Vie
Si vous regardez par la fenêtre que voyez-vous ?
Des toits de tuile, et l’église.
Qu’est-ce qui rend votre ordinaire extraordinaire ?
Mon imaginaire. J’ai la capacité de me raconter des histoires que je ne connais pas.
Que faites-vous de votre vie ?
Je me prépare du mieux que je peux à mourir. Je ne développe pas ici, ce serait un peu long.
Quelles activités occupent votre quotidien ?
Principalement écrire (j’ai toujours au moins un livre en chantier). Je m’occupe partiellement de ma mère, qui est très âgée. J’anime des stages d’écriture, je joue dans quelques spectacles…
Réussissez-vous à vivre de vos passions ou à faire vivre vos passions ?
Je ne considère pas mes activités comme des passions, mais comme des nécessités. Je « dois » encore écrire une dizaine de livres. Après, je pourrai partir. Les grandes vacances quoi… Côté matériel, je survis, grâce à l’écrit. C’est déjà un beau privilège.
Le talent que vous aimeriez pouvoir amplifier ?
Etre un meilleur humain que je ne le suis. Je fais des efforts.
La rencontre ou l’événement qui a tout changé ?
Mon divorce. C’est ce qui m’a fait le plus souffrir, mais d’une certaine façon, ce fut la « chance » de ma vie.
La chose la plus extraordinaire que vous ayez accomplie ?
Il y en a deux : être accompagnant bénévole dans une unité de soins palliatifs, et aller jusqu’à Jérusalem seul et à pied.
La chose extraordinaire que vous rêvez de réaliser ?
Avoir la force d’écrire les dix livres dont j’ai parlé précédemment.
Chat, chien ou poisson rouge ?
Canards, oies et chèvres… qui partagent avec moi ma cabane au bord de la Vie
Avec une baguette magique pour la planète, que faites-vous ?
Je me tape sur les doigts (gentiment) pour ne pas l’avoir toujours respectée (et ça arrive encore !)
La personne extraordinaire que vous aimeriez retrouver là-haut ?
Jésus (en espérant que lui aussi soit content de me rencontrer). Du coup je pense à toutes mes imperfections. Drôle de piège votre question.
L’oeuvre qui nous parlerait un peu de vous (livre, chanson, musique, tableau, etc.) ?
Deux livres : La princesse de Clèves et Premier amour de Tourgueniev.
Pour ce que j’ai écrit, deux livres aussi : L’accompagnant et Les 7 démons sur le chemin du pardon.
Le lien sur lequel vous aimeriez nous faire cliquer ?
Qu’est-ce qui fait d’un rendez-vous un moment extraordinaire ?
L’amour. J’entends par là, la véritable écoute, la bienveillance, le sentiment de fraternité…
Quel âge a votre âme ?
Il me vient parfois l’idée qu’elle n’est pas toute jeune. A côté d’elle, avec mes 67 ans, je suis encore un gamin ! Dieu merci je commence à l’écouter plus souvent que moi-même.
Ce que vous aimeriez que l’on retienne de vous ?
Ma gentillesse et mon honnêteté intellectuelle.
Actualité et liens
Passage de témoin
Pour que l’histoire continue, à quelle personne extraordinaire aimeriez-vous passer le témoin et pourquoi ?
Didier Giroud-Piffoz : Il fait partie de ces êtres que l’on n’oublie pas quand on les a rencontrés une fois. Il me vient de dire à son propos que sa présence est rassurante. Son calme, son regard bienveillant, sa capacité à faire de vous un être important… autant de belles et rares qualités qui le caractérisent.
Sans parler de ses étonnants talents d’écrivain et d’homme de coeur engagé dans l’humanitaire…
Fil rouge
Nicolas Jeanmonod – Olivier Clerc – Jean-Yves Revault – Didier Giroud-Piffoz – Karine Giroud-Piffoz –
Un belle rencontre en ce dimanche ensoleillé !